Transcription Balado uOCourant

Saison 2, Épisode 2

Gwen Madiba 

Bienvenue à uOCourant, [pause] un balado audacieux mettant en vedette des experts, produit par l’Université d’Ottawa.

Bonjour, je m’appelle Gwen Madiba, je suis animatrice d’uOCourantet fière double diplômée de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa. Je suis également présidente de la fondation Equal Chance.

Le but d’uOCourant est de vous faire connaître des chercheurs, des chercheuses et des diplômés à l’avant-garde de leur domaine et d’avoir avec eux des discussions stimulantes sur des sujets d’actualité.

La deuxième saison d’uOCourant continue de se concentrer sur le bien-être et l’épanouissement personnel. Alors que février est le mois de l’histoire des Noirs, l’épisode d’aujourd’hui explore le pouvoir de la musique en tant que moteur de changement social et de guérison avec le musicien d’afrobop Idris Lawal.

Quelques mots sur Idris. Il est diplômé de l’Université d’Ottawa, où il a fait un baccalauréat en sciences commerciales, options marketing et entrepreneuriat, à l’École de gestion Telfer.

Après avoir obtenu son diplôme, il a déménagé à Toronto, où il est actuellement chargé de compte à l’agence de marketing Cossette ainsi qu’auteur-compositeur-interprète de musique afrobop. Son premier EP, Young, Black & Blue, lancé en juin 2020, connaît beaucoup de succès. Il a été finaliste pour la première série de concerts de RBCxMusic et son dernier single, Wallflowers, a été présenté à l’émission Fresh Air de la CBC. Avec tout cela, il trouve encore le temps de soutenir son alma mater comme membre du Conseil des diplômés de l’Université d’Ottawa à Toronto.

Idris, merci de vous joindre à nous aujourd’hui depuis Toronto!

Idris Lawal

Merci de m’avoir invité. Ça me fait plaisir d’être ici.

Gwen Madiba 

Dans votre biographie vous vous présentez comme un auteur-compositeur-interprète de musique afrobop. Pour commencer, ce serait bien que vous nous expliquiez ce qu’est la musique afrobop.

Idris Lawal

Oui, « afrobop » est un terme que j’ai inventé. C’est comme ça que j’appelle ma musique. Évidemment, « bop » est un terme que les jeunes utilisent de nos jours, il pourrait remplacer le mot « cool ». Je dirais qu’il s’agit d’une combinaison de plusieurs musiques et notamment d’afrobeat. J’ai grandi au Nigéria. À l’époque, j’écoutais surtout de la musique africaine. Je ne pense pas, en fait, que j’ai écouté d’autre musique que de la musique africaine avant l’âge de 10 ans environ. Donc, des gens comme Fela Kuti et King Sunny Ade sont parmi les premiers à m’avoir influencé en matière de musique.

Lorsque j’ai commencé à écrire de la musique, j’ai quitté le Nigéria et j’ai abouti au Qatar, au Moyen-Orient, un endroit bizarre pour découvrir le hip-hop. Mais c’est vraiment là que j’en ai fait la découverte. Et c’est aussi là que je me suis mis à écrire. Et je pense aussi qu’à ce moment-là, comme jeune noir au Moyen-Orient, je me cherchais, j’essayais de trouver mon identité. Et une bonne partie de ce que je voyais alors à la télévision comme étant relié à l’identité noire était en réalité la culture hip-hop, qui provenait de l’Amérique. On était au début des années 2000, l’époque de G-Unit et de Joe Budden, et j’ai commencé à écrire aussi. Mon côté hip-hop remonte vraiment à cette époque.

J’ai quitté le Qatar pour aller vivre en Afrique du Sud, où j’ai en quelque sorte retrouvé mes racines africaines, et ensuite, je suis parti au Canada. J’étais au début de l’âge adulte et je voulais résolument retrouver mes racines. J’ai découvert encore plus de connexions; par exemple l’afrobeat de Fela Kuti était très influencé par le jazz et par la musique rock de James Brown. Fela Kuti a fait beaucoup de musique avec James Brown et ils s’influençaient l’un l’autre. J’ai donc commencé à m’intéresser aussi à la musique funk et au jazz. Et j’ai rencontré le saxophoniste Jelani Watson, qui est un grand nom du jazz. Il est un peu devenu ma deuxième voix; c’est de lui que me vient cette influence jazz, musique que j’adore.

Voilà, je suppose que l’afrobop est une combinaison de musique africaine, de paroles hip‑hop, d’ambiance jazz et soul, et est en fait un produit de moi-même qui ai souvent changé de pays en grandissant et qui me suis imprégné de toute sortes de cultures pour les intégrer dans ce qui m’est propre. Donc, franchement, si l’afrobop est un genre, c’est aussi une sorte de style de vie et de culture pour moi, je suppose.

Gwen Madiba

Vous avez dit que la musique est une prise de conscience et vous avez sorti votre premier album, Young, Black & Blue, en juin dernier pendant une pandémie mondiale et un mois après la mort de George Floyd, qui a provoqué des manifestations de dizaines de milliers de personnes dans le monde entier.

Idris Lawal

Oui, c’est fou parce que dans ma musique, je dis ce que j’aime, ce que je sais et ce que tout le monde a dit, et c’est comme si elle arrivait au bon moment. Mais honnêtement, j’ai commencé à travailler à ce projet, je dirais en 2017, lorsque j’ai quitté Ottawa pour Toronto et que j’ai vraiment commencé à vivre ma vie en dehors de la bulle scolaire et que j’ai vraiment commencé, comme adulte et homme noir, à voir le monde tel qu’il est. Le projet s’est donc pratiquement terminé en décembre 2019. Et les premiers mois de 2020 ont été consacrés à des choses comme le travail artistique, le tournage de la vidéo. Il est évident que ce qui est arrivé à George Floyd est très très triste, mais ce genre de choses se produit tout le temps, et c’est ce qui a influencé le projet tout au long de sa réalisation, de 2017 à 2020. Oui, mon album arrive au bon moment, mais je le dis avec une certaine amertume parce que ça ne devrait pas être le bon moment tout le temps, vous savez.

Gwen Madiba

Absolument. Et cet album est très personnel; il parle de votre expérience d’homme noir. Pouvez-vous nous dire comment cela s’est passé pour vous de faire connaître votre art au monde à ce moment-là?

Idris Lawal

Ça m’a dépassé. Je dois être honnête, ça m’a complètement dépassé. Mais tout ce qui se passait, c’était évidemment comme une expérience vécue. C’est quelque chose que j’ai vécu et que je suis sûr, Gwen, vous avez aussi vécu toute votre vie.

On en a alors beaucoup parlé dans les médias sociaux, ce qui était extraordinaire parce que je pense que c’était la première fois qu’on en parlait autant dans les médias sociaux. C’était la première fois que d’autres races admettaient et évaluaient leurs propres privilèges, et formaient des groupes de soutien pour en quelque sorte parler en notre nom. Ça a été une expérience qui me dépassait en ce sens parce que je l’ai vécue, mais aussi parce qu’on en parlait tous les jours dans les médias sociaux.

Et lorsque je sortais des médias sociaux pour retourner à ma musique, je travaillais sur la même chose. Ça faisait donc beaucoup, mais en même temps, c’était une sorte de guérison. Après m’en être imbibé toute la journée dans les médias sociaux, après avoir peut-être travaillé sur des initiatives liées à la diversité, je rentrais chez moi et je déversais tout dans la musique. Exprimer tout ce que je ressentais à travers la musique était certainement une guérison. C’était un peu comme un moment de répit.

Gwen Madiba

Oui, guérir par la musique, c’est quelque chose de très puissant. Avant d’aller plus loin, j’aimerais que nos auditeurs et auditrices entendent cette incroyable musique. Nous allons faire jouer un extrait du dernier morceau de votre premier EP intitulé « Healing » (Guérir).

(Extrait de « Healing »:  I dream of sunshine, I dream of sunsets When I ain’t know how to feel. I look up and I heal. I dream of cool waves. I let my blues take, when I ain’t know how to feel I dig deep and I heal. Ooooh…)

[Traduction : Je rêve de soleil, je rêve de couchers de soleil quand je ne sais pas comment me sentir. Je lève les yeux et je guéris. Je rêve de vagues fraîches. Je laisse mon blues s’installer, quand je ne sais pas comment me sentir, je plonge et je guéris. Ooooh…]

Gwen Madiba

C’est très beau. Idris, dites-nous ce que cette chanson signifie pour vous. Je suppose que ce n’est pas un hasard si vous laissez vos auditeurs et auditrices avec cette chanson à la fin de votre album.

Idris Lawal

Hm, ouais. En fait, dans cette chanson, c’est peut-être la première fois que j’ai un peu touché à la santé mentale. Et c’est vraiment la dernière chanson que j’ai faite pour l’album. Et il était donc logique de la laisser en dernier. Mais après avoir fait l’album, qui semblait être une sorte de récit de l’expérience des Noirs à travers mon expérience personnelle et aussi à partir de l’expérience que j’avais vue chez les autres, après avoir raconté tout ce qui s’était passé, qu’est-ce que je pouvais faire?

C’est presque comme si je m’étais dit « maintenant, qu’est-ce que je fais? ». Et pour moi, la réponse était : nous devons guérir, je dois guérir, j’ai besoin de guérir. J’ai vu, j’ai accepté tout ce qui s’est passé. J’en suis bien conscient. Mais je dois aussi pouvoir guérir. Et c’est à ça qu’a servi ma musique. J’ai donc été capable de travailler à cette chanson. Voilà ce que ça a été pour moi : une guérison, tout simplement. Donc, lorsque j’ai créé cette chanson après toutes les autres, cela a été un processus de guérison.

Et encore aujourd’hui, lorsque j’écoute cet album tout ce qu’il contient me pénètre profondément et à la fin, cette chanson de guérison est vraiment, comme je l’ai dit, un moment de répit. Et c’est pourquoi aussi à la fin, il y a un solo de saxophone. En effet, c’est volontairement que nous avons laissé jouer le saxophone seul parce que c’est un album plein de paroles, un album qui fait prendre conscience. Le solo de saxophone vous permet donc de vous asseoir et de laisser passer tout ce que vous avez entendu dans l’album. Et cette chanson va même, d’une certaine façon, laisser tout ça mariner dans votre tête. Et vous savourez ce moment. Oui, cette chanson est pour moi de la pure guérison. C’est comme si elle me disait : tu as réussi à le faire, tu as montré ce que tu as vécu et tu en es sorti vainqueur.

Et oui, on guérit. Et j’irais même jusqu’à dire en dehors de l’expérience des Noirs. Il est évident que pour le moment, on est encore au milieu de cette malheureuse pandémie. Et le monde entier a aussi besoin de guérir. Je pense donc que ce que nous vivons pour le moment s’est également infiltré dans cette chanson. Vous savez, cela a été une guérison mentale pour moi, mais aussi une véritable guérison physique pour le genre de monde dont nous avons besoin.

J’aimerais, si je peux, remercier quelques personnes qui m’ont vraiment aidé à donner vie au projet. Tout d’abord, je l’ai déjà mentionné, Jelani, qui a vraiment été une deuxième voix pour moi tout au long de l’enregistrement avec le saxophone. Et ça a été une merveilleuse expérience. Et puis, il y a Sydnee. Quand on crée de la musique qui, entre guillemets, fait état de l’expérience des Noirs, ou l’exprime, on ne peut pas se passer de la voix d’une femme noire forte. Il était donc très important pour moi d’avoir une présence féminine noire dans la chanson, et Sydnee a été choriste pour toutes les chansons de l’album. Un gros merci à Sydnee. Je remercie aussi KYU qui m’a aidé à mixer toutes les chansons du projet. Ça a été formidable. Merci à Antoine qui a produit quelques-unes des chansons. Merci à Dean, qui était à la basse et à Lã, à la guitare.

Gwen Madiba

Merci de nous avoir fait part tout cela, Idris. Nous avons une question spéciale pour vous aujourd’hui, posée par un diplômé de la Faculté des sciences sociales, Liautaud H Philogene.

Liautaud, qui travaille sous le nom d’artiste King H, est un Canadien d’origine haïtienne actif sur la scène culturelle depuis 2012 en tant que musicien et porte-parole de la communauté haïtienne. Son premier album, Mon Heure, sortira cette année. Il travaille actuellement à sa stratégie de marketing pour la promotion de son album dans la communauté francophone de tout le Canada.

Liautaud H Philogene

Bonjour, Idris! J’ai beaucoup aimé écouter votre musique. Et après avoir écouté votre album, j’ai une question pour vous. En tant qu’artiste noir, pensez-vous qu’il y a suffisamment de ressources pour faire connaître l’industrie canadienne de la musique à nos communautés? Merci beaucoup de m’avoir invité.

Idris Lawal

Merci. Tout d’abord, je dois dire que j’aime vraiment le titre de votre album : Mon Heure. Je ne sais pas si je prononce bien, mais j’adore ce titre. Maintenant revenons à votre question. Oui, Je pense qu’il existe des ressources pour que les artistes en général puissent apprendre comment fonctionne la musique au Canada. Hm, je pense que ce qui est différent, ce sont les nombreuses ressources et les nombreux livres pratiques qui expliquent comment faire des albums pop, country ou autres. Même pour le hip-hop, il y a moyen de trouver des ressources. Comme vous le disiez, la musique de votre album est influencée par la culture haïtienne tout comme la mienne a été influencée par la culture africaine.

Je pense que lorsque j’ai essayé de commercialiser ma musique, c’est là que j’ai trouvé qu’il n’y avait pas assez de ressources pour les personnes qui font un type particulier de musique et qui aimeraient savoir comment nommer leur genre de musique. « Afrobop », c’est moi qui ai inventé ce mot et c’est comme ça que j’appelle ma musique. Mais quand je télécharge ma musique pour la diffusion en continu ou quand je l’étiquette, la plupart du temps, je dois dire qu’il s’agit de musique du monde. Donc, lorsqu’il s’agit de choses particulières comme le fait d’identifier son album de façon unique, ce serait bien de pouvoir le faire.

Mais certaines ressources que j’ai utilisées personnellement, comme les sites Web de Baxter, du Conseil des arts du Canada et du Conseil des arts de l’Ontario, donnent beaucoup de renseignements, et même de l’information sur des possibilités de financement et de subventions. Je dirais aussi – et c’est peut-être le résultat de ce qui s’est passé l’année passée avec tout le mouvement Black Lives Matter – qu’un plus grand nombre d’organisations sont maintenant conscientisées.

Et les possibilités qu’elles nous offrent sont beaucoup plus intéressantes et plus ciblées. Il y a beaucoup plus d’opportunités pour les personnes noires et les personnes de couleur, comme des émissions de radio de la CBC, qui a maintenant Errol Nazareth, un animateur de radio qui vient de lancer sa propre émission, Frequencies, consacrée aux musiques de cultures uniques en leur genre, que vous n’auriez peut-être jamais entendues sans lui. Mais c’est là une excellente façon de se faire connaître et je vous recommande certainement de lui envoyer votre projet parce qu’il se fera sûrement un plaisir de l’écouter, de l’évaluer et de l’amplifier.

En fait, la façon dont je me suis vraiment commercialisé, c’est en communiquant avec l’étranger pendant un certain temps, avec mon pays d’origine, le Nigéria, et avec les endroits où la musique nigériane et afro est très populaire, c’est-à-dire les États-Unis et le Royaume-Uni. J’ai fait mon marketing là-bas, j’y ai établi des réseaux et j’ai finalement réussi à faire la même chose ici.

C’est parce que nous vivons dans un monde virtuel, et que la COVID l’a rendu encore plus virtuel qu’auparavant. Il est certainement devenu plus facile pour nous de manœuvrer et de trouver les ressources nécessaires. Oui, il y a des ressources qui sont mises à notre disposition. Je pense qu’il faudrait mieux identifier nos musiques et nos talents particuliers pour ne pas nous regrouper dans certaines catégories, comme les musiques du monde ou la musique urbaine, parce que les ressources qui pourraient fonctionner pour certains, ou les stratégies qui pourraient fonctionner pour des groupes hip-hop ne fonctionneraient pas nécessairement pour moi ni sans doute pour vous. Oui, j’aime le titre de votre album et j’ai hâte d’entendre la musique.

Gwen Madiba

Idris, en parlant de perspectives d’avenir, qu’est-ce qui vous motive en ce moment dans votre musique lorsque vous pensez à l’avenir?

Idris Lawal

Pour revenir au contexte de la pandémie, nous avons tous passé beaucoup de temps chez nous – moi aussi – et je me suis vraiment mis à la production de musique et je continue à produire des sons plus joyeux en attendant personnellement des temps plus joyeux pour nous tous dans le monde. Je suis très enthousiasmé par le fait que je viens de sortir une nouvelle musique qui, je l’espère, continuera à aider le monde à guérir.

L’année passée, nous avons vu un important rapprochement de la musique technologique avec les expériences de réalité augmentée et de réalité virtuelle et avec les jeux vidéo. Nous avons vu Travis Scott et Fortnite, par exemple. Moi‑même, j’ai toujours été un technophile. Je suis un accro de la technologie. J’aime les bandes dessinées, je joue beaucoup aux jeux vidéo. J’examine donc les possibilités de rapprocher ma musique de choses que j’aime dans le domaine de la technologie, des expériences numériques et des expériences musicales. J’attends aussi cela avec impatience. Espérons que les activités vont reprendre avec le vaccin.

Ce qui est drôle, c’est que lorsque j’ai sorti l’album au milieu de la pandémie, je ne suis pas parti en tournée. J’espérais me mettre en route après le lancement de l’album et faire des spectacles et des choses comme ça. Mais sincèrement, avec du recul, je me dis que si on avait fait ça, mes musiciens et moi, nous n’aurions pas eu assez de temps pour pratiquer ensemble et nous souder comme groupe. On n’aurait peut-être pas fait les meilleurs spectacles.

Mais je dois dire que pendant toute cette pandémie, j’ai eu le privilège d’avoir la possibilité de faire des spectacles virtuels, à un tel point qu’en tant que groupe, nous avons maintenant vraiment trouvé notre rythme. Quand on fait un spectacle, on y va et tout se passe bien. Tout semble très bon comme si on faisait ça depuis un an, ce qui est en fait le cas. Je suis donc très excité à l’idée de faire des spectacles devant public avec mes musiciens, et de présenter, en direct, toute la musique sur laquelle nous avons travaillé. Je suis enthousiasmé par l’idée que le monde puisse guérir. Et j’espère continuer à créer de la musique qui continuera à aider le monde à guérir. Oui, c’est ça.

Gwen Madiba

J’espère vraiment qu’une fois que tout cela sera passé, nous pourrons vous faire revenir sur le campus pour un spectacle! Je sais que j’aimerais vraiment vous voir jouer en direct.

Idris Lawal

Oui, j’aimerais beaucoup ça. Ce serait une expérience formidable de retourner à l’Université d’Ottawa et de faire un spectacle ou même tout simplement de parler; ça me plairait sûrement. Et j’espère que ça se réalisera.

Gwen Madiba

Idris, pourriez-vous dire à nos auditeurs et auditrices où ils peuvent vous trouver en ligne?

Idris Lawal

Certainement! Je suis partout en ligne. Mon adresse est @Idrisxlawal. Donc IDRIS x LAWAL. L’adresse de mon site Web est également idrisxlawal.com. Avec cette adresse, vous pouvez communiquer avec moi sur Instagram et Twitter et avoir accès aux liens de Spotify et Apple menant à mon album. En fait, je dirais que mon site Web est la plateforme la plus facile.

Gwen Madiba

Merci beaucoup de vous être joint à nous aujourd’hui et de nous avoir fait découvrir votre musique et votre histoire! Pour terminer l’épisode d’aujourd’hui, je voudrais laisser nos auditeurs et auditrices avec un extrait d’un autre morceau de votre album. Idris, qu’avez-vous choisi pour nous?

Idris Lawal

C’est ma chanson « Wallflowers ». Tout d’abord, c’est une dédicace. C’est un hommage aux petits garçons noirs et aux petites filles noires qui ont été victimes de brutalité policière. Honnêtement, lorsque j’ai commencé à écrire cette chanson, cela a commencé comme une réflexion intérieure. J’ai eu des parents protecteurs, évidemment pour de bonnes raisons. Je suis une personne noire qui réside dans le monde dans lequel nous vivons. J’ai donc passé beaucoup de temps à la maison, car les mamans disent « reste à la maison, regarde la télé ou fais autre chose du genre ».

Heureusement, je n’ai pas regardé beaucoup la télévision, j’ai plutôt passé beaucoup de temps à lire des livres de musique ou à créer ma propre musique et je dirais que ça m’a préparé à être l’homme que je suis aujourd’hui.

Mais en commençant à travailler sur la chanson, avec tout ce qui s’est passé l’année dernière, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à ceux et celles qui n’ont pas pu devenir les personnes qu’ils auraient pu être et qu’ils étaient destinés à être. Les giroflées de ma chanson n’ont jamais fleuri pour Breonna Taylor, pour Ahmaud Arber ou pour George Floyd, qui bien sûr était un adulte, mais pour qui la vie s’est aussi arrêtée brutalement. Dans cette chanson, je leur donne leurs fleurs. Tout d’abord, je veux rendre hommage à leur mémoire. Donc je dis littéralement leurs noms dans la chanson. J’espère donc que lorsque les gens chanteront cette chanson, ces noms résonneront pour toujours.

Et vous savez, comme dans beaucoup de cultures, la mort n’est pas une fin dans ma culture. C’est un nouveau commencement. Et nos funérailles peuvent être une véritable célébration. Donc à ma façon, je célèbre aussi leur nouveau commencement. Voilà donc l’explication de ma chanson « Wallflowers », qui a été produite par mon ami Antion et dans laquelle Jelani joue du saxophone. La choriste est Rocsisky. Et comme d’habitude, le mixage a été réalisé par KYU. Merci de m’avoir invité à cette discussion et de m’avoir écouté. Et merci à tous les auditeurs.

Gwen Madiba

Merci beaucoup, Idris, de vous être joint à nous aujourd’hui. Et maintenant voici « Wallflowers » d’Idris Lawal.

uOCourant est produit par l’équipe des Relations avec les diplômés de l’Université d’Ottawa. Cet épisode a été enregistré à Pop Up Podcasting, à Ottawa, en Ontario. Nous rendons hommage au peuple algonquin, gardien traditionnel de cette terre, et nous reconnaissons sa relation de longue date avec ce territoire non cédé. Pour obtenir la transcription de cet épisode en anglais et en français, ou pour en savoir plus sur uOCourant, consultez la description du présent épisode.