Nous nous sommes entretenus avec le doyen, Kevin Kee.

Parlez-nous un peu de vous.

Je suis père de deux enfants qui fréquentent l’université, et je partage ma vie avec une autre dirigeante dans le domaine de l’éducation. Dans mes temps libres, j’aime promener mon chien, faire de la motocyclette, jouer de la guitare et cuisiner. J’ai amorcé ma carrière en tant qu’historien de la culture, m’intéressant à l’utilisation des technologies émergentes au profit de l’enseignement et de l’apprentissage. Cette curiosité m’a mené à l’Office national du film du Canada, puis à l’Université McGill. Avant ma nomination au décanat en 2015, j’étais titulaire d’une chaire de recherche du Canada en sciences humaines numériques et vice-recteur associé à la recherche dans une autre université. Je me décrirais comme une personne avide d’apprentissages. Mon bonheur est à son comble lorsque je ne saisis pas pleinement un concept! J’aime apprendre et ensuite voir ce que je peux apporter.

Complétez la phrase... La Faculté des arts est déterminée à ______.

... assurer le bien-être de chaque membre de sa communauté. Nous nous engageons à atteindre l’excellence, qui, nous le savons, est tributaire d’un sentiment de bien-être, de confiance et d’inclusion. Nous amenons les gens à se dépasser, mais nous leur offrons aussi les conditions nécessaires pour relever les défis en toute confiance. À notre avis, les meilleures équipes, les meilleurs projets et les meilleurs résultats sont indissociables du bien-être, de la confiance et de l’esprit de communauté.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus de la Faculté des arts?

La richesse de notre diversité. Disons qu’une forêt tropicale au Costa Rica m’attire plus qu’un champ de maïs en Iowa! Chacun contribue de sa propre perspective à notre compréhension des personnes et des sociétés. Nous nous retrouvons toutes et tous à ce que j’appelle un « carrefour interdisciplinaire ». C’est par la richesse des perspectives que nous trouvons des solutions probantes aux plus grands enjeux. Comment bien vivre sur une planète aux ressources limitées? Comment se donner un esprit de communauté dans un monde diversifié? Comment offrir à toutes les couches de la population des chances égales de succès?

Ces problèmes font appel à différents domaines d’expertise. Par exemple, la science ne peut à elle seule régler les problèmes environnementaux. Oui, elle prouve certainement que l’augmentation des niveaux de carbone dans l’atmosphère entraîne un réchauffement climatique. Mais comment changer notre mode de vie afin de réduire la quantité de carbone dans l’atmosphère? Voilà où

l’interdisciplinarité entre en jeu. Nous connaissons les modes de pensée et de fonctionnement des individus et sociétés. Misons là-dessus!

Parlez-nous d’un projet marquant pour vous.

À l’hiver 2020, le recteur m’a demandé de former et de piloter le Comité consultatif du recteur sur la santé mentale et le mieux-être. J’ai alors invité plusieurs membres de notre communauté universitaire, population étudiante comprise, à prendre part à des consultations et à des conversations pour m’aider à analyser les meilleures pratiques dans les universités. Notre première réunion s’est tenue quelques jours avant la fermeture du campus en raison de la pandémie. Ne reculant devant rien, nous avons tout de même réussi à déposer trois mois plus tard nos recommandations auprès du recteur. Notre rapport et nos recommandations ont amené des changements dans la manière dont l’Université soutient sa population étudiante, son personnel et son corps professoral. Les questions de santé mentale sont si complexes et ramifiées que la tâche peut paraître titanesque, mais nul besoin de motivation supplémentaire quand on entend des témoignages de personnes qui souffrent. Nous avions la chance unique de faire partie de la solution, et notre université a fait un grand pas en avant. Je suis fier d’avoir participé à ce projet.

Parlez-nous d’un projet de la Faculté qui vous tient à cœur.

Il y en a bien trop, mais le premier qui me vient à l’esprit est notre Plan d’action pour créer un sentiment d’appartenance. Au printemps 2021, le cabinet du doyen a jeté les bases d’un plan exprimant haut et fort des mesures contre le racisme et toutes les autres formes de discrimination et visant aussi à créer un milieu inclusif pour tout le monde. Dans les mois à venir, nous ferons appel aux membres de notre corps professoral, de notre personnel et de notre communauté étudiante et diplômée pour développer ce plan. Comme je l’ai mentionné, la diversité est un atout de la Faculté des arts. L’initiative sur le sentiment d’appartenance me rend fier parce qu’elle nous voit passer de la parole aux actes.

Comme la plupart des étudiantes et étudiants, vous avez interagi presque exclusivement en ligne au cours de la dernière année. Qu’est-ce qui vous manque le plus du campus?

Je m’ennuie de prendre la Grande Allée à la sortie du pavillon Simard et d’y apercevoir une marée d’étudiantes et d’étudiants se déplaçant entre leurs cours. Une telle énergie ne se ressent qu’en présence de jeunes sur un campus universitaire. Dur de me frayer un chemin et d’arriver à l’heure, mais comme c’est beau! Les étudiantes et étudiants, leurs aspirations, leur passion, leur intelligence... rien ne me rend plus heureux. Voilà notre raison d’être.