Charles-Maxime Panaccio

Charles-Maxime Panaccio s'intéresse à la protection constitutionnelle des droits fondamentaux, à la philosophie du droit, à l'éthique des avocats et des juges, ainsi qu'au droit de la preuve.

Sur quoi êtes-vous en train de travailler ? Sur quelles idées, quels projets de recherche ? Sur quoi porte votre recherche ?

  • Le raisonnement en matière de droits constitutionnels.
  • L’égalité et la non-discrimination comme doctrine générale en droit public.
  • L’histoire de la philosophie analytique du droit.
  • Les influences philosophiques de HLA Hart.
  • Les systèmes constitutionnels dans le monde.

Quel est le volet de votre recherche que vous préférez ?

  • Peut-être le travail de « détective » intellectuel. Chercher (et trouver, peu à peu) pourquoi tel auteur parle de telle chose, de telle façon, quelles ont été ses influences, ses inspirations; ou encore, l’origine d’une idée, d’un concept, ses évolutions, transformations.
  • J’aime aussi déceler, ou constater que d’autres ont décelé, certaines limites ou tensions conceptuelles dans nos façons de penser.
Charles-Maxime Panaccio

Quels sont les publics de votre recherche ?

  • J’ose espérer que toute personne intellectuellement curieuse pourrait être éclairée au moins un peu par mes travaux, même ceux qui se veulent plus « théoriques ». Mais je suppose que je m’adresse surtout à des juristes ayant des intérêts proches des miens, c’est-à-dire intéressés par la tradition analytique en philosophie du droit.
  • Par contre, les travaux du groupe Juriglobe sur les systèmes constitutionnels s’adressent à un large public puisqu’ils offrent une information de base, accessible à tous (en version papier et bientôt en version web), sur les systèmes constitutionnels du monde entier.

Si vous deviez choisir deux contributions (à la société, à la science, au monde des idées) de votre travail qui vous rendent fier, lesquelles nommeriez-vous ?

  • Ma contribution à la diffusion de l’œuvre du philosophe du droit Joseph Raz dans le monde francophone.
  • Mes travaux sur le raisonnement judiciaire en matière de droits constitutionnels.

Par rapport à votre recherche, quelle serait la question que vous aimeriez vous faire poser ? Par qui ?

  • À quoi ça sert?
  • N’importe qui.

Quels sont les aspects de votre recherche qui vous ont le plus surpris ?

  • C’est un puits sans fond, ce qui est à la fois excitant et angoissant.

Quel serait le texte que vous avez produit que vous recommanderiez comme première lecture à quelqu’un qui ne connaît pas encore vos travaux ?

  • « In Defense of Two-Step Balancing and Proportionality in Rights Adjudication » (2011) 24 Canadian Journal of Law and Jurisprudence 109.

Comment voyez-vous l’évolution du monde de la recherche dans les facultés de droit ?

D’abord, je dois dire que je ne crois pas que le terme « recherche » s’applique très bien à toutes les sortes d’activités intellectuelles auxquelles nous nous adonnons dans les facultés de droit (ou dans les départements de littérature, de philosophie, d’histoire, de science politique, par exemple). C’est un terme qui s’applique peut-être mieux aux travaux auxquels s’adonnent les chercheurs en sciences naturelles ou dans certains domaines plus empiriques des sciences sociales, puisqu’il me semble que « recherche » implique que l’on trouve quelque chose qui n’ait pas été découvert auparavant. Il y aura toujours une place dans les facultés de droit pour des activités comme la production de doctrine exposant et interprétant le droit « officiel », puisque la raison d’être distinctive des facultés de droit est justement de produire un savoir gravitant autour du droit officiel. Si les facultés de droit abandonnaient cette vocation, elles deviendraient des succursales des départements de sociologie, de philosophie ou d’anthropologie. Or, le terme « recherche » ne sied pas parfaitement aux activités qui mènent à la production de doctrine juridique. Ou il s’agit alors d’une autre sorte de recherche. Ce n’est pas là pour autant dire que les facultés de droit doivent se limiter à produire de la doctrine traditionnelle. Je serais bien malheureux si c’était le cas. Les activités de divers départements universitaires se chevauchent et il est normal et souhaitable que les facultés de droit produisent des travaux historiques, sociologiques, économiques, philosophiques, etc., sur le droit officiel et certains phénomènes apparentés. L’étude du droit à l’université ne devrait pas non plus consister exclusivement en une préparation au barreau ou au notariat. Bref, si l’on accepte que l’activité intellectuelle de la plupart des facultés de droit tend maintenant à être assez diversifiée, je souhaiterais que l’on garde le cap et que l’on maintienne une saine variété sans pour autant perdre de vue ce qui nous distingue.