Chancellor's Speech during the February 5 Installation Ceremony

Installation comme chancelier

UNIVERSITÉ D'OTTAWA
Le 5 février 2016

Seule la version prononcée fait foi

Monsieur le Président et autres membres du Bureau des gouverneurs, Monsieur le Recteur et Vice-Chancelier, chanceliers et représentants d'universités canadiennes, honorables doyens, professeurs, anciens étudiants et docteurs honoris causa de cette grande institution, Vos Excellences, ambassadeurs et hauts-commissaires, invités d'honneur et chers amis.

C'est avec fierté et humilité que je m'adresse à vous aujourd'hui. Devenir le 14e chancelier de cette université est un très grand honneur pour moi. Lorsque j'ai quitté le campus en 1980, je ne pouvais imaginer que je m'adresserais un jour à vous en qualité de chef titulaire de l'Université.

Je suis très heureux de cette nomination, parce qu'elle me donnera la possibilité de faire quelque chose qui compte vraiment pour moi : interagir plus régulièrement avec de passionnants professeurs, d'éminents scientifiques, de brillants universitaires et une population étudiante motivée.

Je suis extrêmement reconnaissant de ce que m'a apporté ma formation universitaire. J'estime que c'est un réel privilège de jouer un rôle, si modeste soit-il, dans le modelage des esprits et la remise en question des conventions, qui constitue le maître-mot de l'Université dans le cadre de son programme d'immobilisations actuel et, à mes yeux, une raison d'être encore meilleure pour un établissement d’enseignement de premier plan.

Beaucoup de choses ont changé depuis que j'ai quitté l'enceinte de cette grande institution en 1980. On dirait que c'était hier — il reste encore peut-être sur mon bureau des travaux inachevés qui datent de cette époque. Mais en 1980 il n'y avait pas Internet. Pas de World Wide Web. Pas d'ordinateurs personnels. Pas de caméras Go Pro. Pas de journaux numériques. En 1980, les téléphones « cellulaires », c'est ce que les prisonniers utilisaient pour appeler leur avocat de leur cellule. En 1980, il n'y avait pas de charte des droits et libertés. En fait, ce qui s’en rapprochait le plus à l’époque était les dix commandements.

Change, Disruption and Innovation

We have indeed been privileged to see, before our very eyes, our country -- and indeed our world -- transform, progress and innovate rather dramatically and quite irrevocably. And change and disruption is where I want to start today.

Why? Because we now live in a world where the flood of choice, entertainment and distraction never ends – that cell phone that didn’t exist in 1980 can now literally browse 200 million websites - and we carry it in our pocket. Because we live in a world where the amount of science produced over the past two decades, including at our very own university, is said to have surpassed all of the discoveries created over the last 100,000 years. Because for our graduates and scholars to succeed, for this university to succeed and indeed for our country to succeed, change, disruption and innovation have to be our weapons of choice.

Global Competitiveness

When it comes to global competitiveness, you cannot legislation innovation but you can certainly inhibit it by being “just average”. Mediocrity is not good enough anymore. Not in science, not in technology. Not in business, not in universities. Certainly not in a hyper-competitive world where risk-taking, execution and speed will play a much greater role in determining success. 

The sobering reality is that one will need a massive dose of change, disruption and innovation to succeed in a globalized world. One will need a work force with a global mindset unafraid of relocating, unafraid to take risk, open-minded to the consequences of disruption. One will need an innovation agenda that involves more than doing the same thing over and over again, and hoping for changed results.

Thomas Friedman, the well-known NY Times columnist who wrote the now famous “The World is Flat” and who has spoken at this University several times, has another very insightful book – “That Used to be Us”, which he starts by quoting President Obama in November, 2010:

“It makes no sense for China to have better rail systems than us and Singapore better airports. And we just learned that China now has the fastest super computer on Earth - that used to be us…”

So, just as the President of the United States asks, why is it exactly that China can build airports and train stations faster, cover more ground technologically quicker and develop new industries before our very eyes as we debate bridges and roads for 5 and 10 years before deciding whether to proceed. In a hyper competitive world that can’t continue. As Mr. Friedman suggests, for all practical purposes, « Average is over ». 

Éviter la médiocrité en affaires, c'est prendre certains risques et introduire des produits et services novateurs, tout en maximisant sa présence. Les gens craignent toujours le risque. Pourtant, pour progresser, le risque, y compris celui du changement et même de l'échec, est selon moi non seulement positif, mais essentiel.

Éviter la médiocrité, c'est participer à la technologie de la prochaine génération. Parfois, cela prend plus de temps ou plusieurs essais. Les meilleures entreprises de technologie sont constamment en mode essai pour réussir dans l'arène mondiale. Il faut déranger ceux qui sont déjà établis, encore et encore.

Éviter la médiocrité, c'est faire preuve d'autant de souplesse qu'un entrepreneur dans un marché émergent. Dans mon travail, j'ai le grand privilège de visiter d'intéressants marchés émergents, comme le Brésil, la Chine, l'Éthiopie, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Turquie et Dubaï. Presque tous ces marchés émergents ont trois points en commun : la rapidité, la souplesse et l'audace.

Éviter la médiocrité, c'est viser le monde entier. À Air Canada, nous en avons fait une pierre angulaire de notre stratégie et nous avons l'intention de créer rien de moins qu'une force internationale pour le trafic mondial. Cet objectif implique de miser sur tous les atouts tangibles et intangibles d'Air Canada.

Quelle est la pertinence de ces propos dans mon allocution d'installation à l'Université d'Ottawa? C'est que dans le milieu universitaire — comme dans le milieu des affaires —, éviter la médiocrité repose sur l'adoption d'une approche internationale, le développement de programmes de qualité, le recrutement de la crème des étudiants du Canada et de l'étranger, la fidélisation des meilleurs scientifiques et chercheurs, la poursuite de recherches exceptionnelles et la promotion, au sein du corps étudiant et professoral et du personnel, d'un intérêt profond pour l'apprentissage et la découverte. Les grandes universités développent de « nouvelles » connaissances, produisent des diplômés de grande qualité et ont un impact sur notre société. Et c'est exactement pour cela que je suis aussi enthousiaste d'assumer le rôle de chancelier dans cette université, à ce moment précis. J'ai été ravi d'apprendre qu'il y a deux semaines seulement, l'Université d'Ottawa s'est classée dans le palmarès des 200 universités les plus internationales du monde, selon le prestigieux système de classement du Times Higher Education.

Sous le leadership d'Allan Rock et avec la vision et le soutien du Bureau des gouverneurs et du Sénat, l'Université d'Ottawa a déclaré que l'excellence et la mondialisation font partie intégrante de sa mission et a accompli des progrès considérables dans sa réalisation, grâce à ses ambitieux projets et initiatives. Elle est devenue la plus grande université bilingue du monde, elle offre plus de 450 programmes dans tous les domaines de la connaissance, et elle compte renforcer chaque dimension de la participation étudiante.

The University’s objective of “crafting a stronger Canada” by capitalizing on strengths in governance, law, management, public policy and international relations is a brilliant theme for our unsettled times. The second objective of making a better life for all Canadians, including our aging and ailing population , through neuroscience, medicine and research is perfectly suited both to our country’s demographics – and to the university’s centers of excellence. Finally, the harnessing of the potential of the next generation through targeted support and experiences for students on and off campus is a powerful call to action to invest in our future – and a great segue to the next theme I want to touch on.

Brainpower and Knowledge

Brainpower and knowledge - the stock-in-trade of universities. Look at the immense talent and brainpower in this room. Folks who build airplanes that fly around the world, lighter and faster and safer than ever before. Developers of technology that simulate flight and train pilots responsible for thousands of lives. Deans and professors of science, arts, law and many other faculties. Leading lawyers and judges. Outstanding global entrepreneurs who have turned the world upside down. Creators of humour, art, literature. Journalists. Medical doctors. A former provincial Premier. Ambassadors of nations including the world’s most important super power, etc.

Knowledge is simply the most valuable asset out there. It is exportable, importable, transferable, “scalable” and available to be richly mined without damaging the environment… It is the most basic and most abundant truly “natural” resource.

This is something I learned early on. My father was a surgeon, a urologist – who with $60 and a couple of suitcases of clothes – at nearly 40 years old – immigrated to Canada from Romania with my mother, a teacher with a couple of masters degrees and some knowledge of Cultural Affairs in China.

What they had of value and what carried them through was not what was contained in those suitcases, it was what was contained in their heads. It was my parents’ knowledge and their education – their professions, their skills, their confidence – that enabled them to rebuild their lives here, providing their children with so many amazing opportunities.

We are constantly learning and gathering knowledge as we move from one stage of our lives to another. From one experience to another. From one job to another. From one relationship to another.

Knowledge is infinite – we never really stop acquiring it, nor should we.

On this note, I must digress to share with you one beautifully hand-written letter of congratulations received at my office just days after my appointment as Chancellor – from a 97 year old gentleman. He had written to me once in the past, sharing with me some stories from the war, his first flight, a copy of the book he wrote at 90 and that he became an Air Canada shareholder at age 95, after watching a business network show on us. An amazing life, filled with exploration – yet after sharing with me that “learning is most important when it leads to action”, he concludes by saying:
“At my age of 97, my chief regret is that my contribution was not sufficient. Too little, too late.”

Inspiring and humble words – confirming that the hunger to learn and to contribute truly has no sunset.

Mais ce n'est qu'avec la connaissance acquise dans une université renommée que nous pouvons réellement influencer les résultats.

En tant que l'une des 10 plus grandes universités de recherche du Canada, l'Université d'Ottawa explore les frontières du savoir dans presque tous les domaines de l'activité humaine, ce qui lui permet de fournir, tant au monde de l'industrie qu'au secteur public, l'expertise particulière et les perspectives nouvelles si recherchées. La curiosité est au cœur de la connaissance universitaire — comme l'illustrent le courage de la remise en question et la passion de la découverte de nos diplômés.

L'un des plus grands défis pour les pouvoirs publics, les universités et les entreprises à l'échelle planétaire est la façon de faire face aux taux de chômage préoccupants chez les jeunes tout en composant avec une pénurie tout aussi inquiétante de chercheurs d'emploi possédant les compétences essentielles. Comment un pays peut-il procurer des emplois intéressants aux jeunes gens qui font des études supérieures? Quels sont les problèmes? Quelles interventions fonctionnent? Comment peut-on en augmenter la portée? Quel rôle une université doit-elle jouer à cet égard?

Une récente étude de McKinsey a révélé que les employeurs, les établissements d'enseignement et les jeunes vivent probablement dans des univers parallèles et ont une vision fondamentalement différente de la même situation. Plus de la moitié des jeunes et des employeurs estiment que les nouveaux diplômés ne sont pas adéquatement préparés à assumer des postes de premier échelon. De leur côté, les établissements d'enseignement croient fermement que leurs nouveaux diplômés sont prêts pour le travail.

Plus la question du développement des compétences prend de l'importance partout dans le monde, plus les universités qui mettent l'accent sur la connaissance et la recherche, comme l'Université d'Ottawa, ont des chances de gagner.

Courage

At the University’s convocation last year, I spoke about courage as one of the necessary tenants of success - and quoted Aristotle's "Courage is the first of human qualities because it is the quality that guarantees the others". I firmly believe that fear paralyzes and that absolute fear paralyzes absolutely.

With all the knowledge in the world, we get nowhere without courage. Courage to leave. Courage to stay. Courage to change or be an unreasonable catalyst for change in others. Courage to hold course. Courage to be honest. Courage to draw a line in the sand – whether in a relationship or in a business. Courage to create the future.

Often when things are at their bleakest, when people have nothing to lose, they discover their greatest creativity, find the most unreasonable or crazy ideas and access their deepest inner resources – and are able to unleash their greatest courage.

Faire preuve de courage c'est également contribuer à faire avancer la diversité, l'environnement, les droits de la personne et les programmes sociaux. Promouvoir la présence des femmes à des postes de direction, par exemple. Non pas à cause de l'imposition d'un quota, mais parce que c'est la bonne chose à faire du point de vue de l'organisation. En 1978, peu de temps avant que j'obtienne mon diplôme de l'Université d'Ottawa, Air Canada a embauché sa première femme pilote, ce qui a suscité une grande consternation et une importante couverture médiatique à l’époque, en raison d'inquiétudes quant à la stabilité émotionnelle des femmes. Aujourd'hui, Air Canada compte environ 120 femmes pilotes.

Près de la moitié des 28 000 employés d’Air Canada sont des femmes, et elles détiennent des postes clés dans toute l'entreprise. De plus, les femmes occupent le plus haut échelon dans environ la moitié des principaux services.

Chaque entreprise a intérêt à tirer profit de tous les talents disponibles, et nous avons constaté que favoriser une plus grande diversité dans les rôles de leadership, même si les personnes sont amenées à l'extérieur de leur zone de confort, est l'une des façons les plus efficaces d'y parvenir.

So why did I accept this post at the University of Ottawa? Because of the clarity and ambitions of its strategic plan. Because of its culture of discovery and its openness to the world. Because of its research strengths, the duality of its students and above all, its courage to differentiate itself. Because all of these traits are traits that I have admired my entire professional career. And because I believe that this University has established a broad foundation to achieve all of the above.

Conclusion

Je me sens privilégié de vous faire part aujourd'hui de ces quelques réflexions. Je désire remercier sincèrement le comité de sélection, le Sénat, le Bureau des gouverneurs et notre président et vice-chancelier Allan Rock, qui m'ont encouragé avec beaucoup d'enthousiasme à accepter ce rôle. Votre confiance me touche.

I also want to thank the many members of my Air Canada executive team and our Board of Directors, who have taken the time from their extremely busy schedules to join us today – as well as my closest friends and family, including my sister and niece, who have cleared schedules and traveled some distance in such a meaningful show of support.

We always talk about achievements in relation to school, work or material things. But for me far and away, my greatest achievement - and most significant asset – is my family. There is no doubt that without the amazing encouragement and support of Elaine, Laura and Lee, my journey would have been very different and incomplete. I am very grateful for your strength of character, patience and understanding – and also for standing beside me today with Jonah and Charline.

I am excited at the idea of representing this great university wherever I go, and I especially cherish the prospect of giving back to the academic community that supported me in my own beginnings.

When I graduated from the University of Ottawa 36 years ago, I was young and hungry (literally and figuratively). I was ready to take on the world. My parents taught me the value of quality higher education, and showed me that there was no limit to where you could go. That you could literally defy gravity. Well, they were right.

Today, I come back to this University, full circle. In 1980, I was the fresh face receiving my degree; now, I will be the somewhat weathered face conferring degrees to those young minds. In effect passing on the secret that knowledge is indeed our greatest natural resource, and that its combined with hard work can lead to a life greater than anyone could imagine. That being unreasonable in our expectations is ok.

As Chancellor, I certainly intend to continue to practice what I preach: just as I wish to inspire new graduates to aim high, I too, in collaboration with you, fellow community members of this great university, will be aiming high. After discussions with the President and Vice Chancellor, one of my first projects will be to institute the Chancellor’s Debates at the University of Ottawa – to stir it up a bit – to debate some of the relevant issues facing higher education – and I fully intend to personally be a part of those debates.

Aiming high is however easier said than done. As Newton famously wrote: “If I have seen further, it is by standing on ye shoulders of Giants.” In my case, I’ll be standing on the shoulders of thirteen giants, including, of course, my two accomplished predecessors The Right Honourable Michaëlle Jean and the incomparable Madame Huguette Labelle who we are privileged to have with us today.

L'Université d'Ottawa doit sa réputation de chef de file au très grand dévouement de sa communauté. J'ai hâte de travailler de concert avec ces cerveaux exceptionnels pour continuer de renforcer la solide notoriété de l'Université et perpétuer son riche héritage. J'ai hâte aussi de représenter fièrement l'Université partout où j'irai, directement ou indirectement, en faisant part de nouvelles initiatives intéressantes et en mettant de l'avant avec force le monde de possibilités que cette université canadienne de premier plan peut offrir. Je vous remercie de me donner cette occasion unique et ce privilège remarquable.