Une étude de l’Université d’Ottawa révèle qu’une écrasante majorité de personnes marginalisées et racisées à Ottawa se méfient de la police

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Salle de presse
Voiture de police effectuant un contrôle routier
Dans la capitale nationale, la majorité des personnes marginalisées et racisées craignent la police au point de l’éviter. C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par l’Université d’Ottawa.

L’équipe de recherche de la Faculté des sciences sociales a recueilli et analysé 251 témoignages d’interactions entre des agentes ou agents de police et des personnes habitant des quartiers d’Ottawa faisant l’objet d’une surveillance disproportionnée. Les résultats dressent un sombre portrait des relations entre les forces de l’ordre et les populations marginalisées : seules 21,4 % des personnes interrogées disent faire confiance à la police.

« Depuis une dizaine d’années, une série d’incidents a engendré une vague d’inquiétude concernant les services policiers municipaux, note Chris Bruckert, professeure titulaire du Département de criminologie et coauteure du rapport. Les témoignages de rapports difficiles entre la police et les membres de la communauté abondent. Notre équipe de recherche a déployé du personnel sur le terrain pour recueillir des données sur ces incidents. »

L’analyse de ces données révèle que seules 2,1 % des personnes en situation de précarité financière font confiance à la police, qui a plutôt mauvaise réputation. Elles dénoncent des propos racistes, grossiers ou injurieux, une certaine forme de profilage social ou racial et des cas de violence physique, qui accentuent leur anxiété et les incitent à éviter tout contact avec les forces de l’ordre.

« Le plus inquiétant, c’est que les relations avec les services policiers diminuent le sentiment de sécurité chez les membres de ces communautés, précise David Moffette, professeur agrégé au Département de criminologie et coauteur du rapport. En effet, après un contact avec la police, 49,2 % se sentent moins en sécurité, et seuls 5,8 % se disent plus en sécurité. Il apparaît clairement que, pour une grande partie de la population d’Ottawa, la police n’est pas synonyme de sécurité; en fait, c’est tout le contraire. »

Le rapport Troubling Encounters: Ottawa Residents’ Experiences of Policing présente les résultats du projet de recherche Expériences d’interactions avec la police à Ottawa, mis sur pied et réalisé par David Moffette, Sadia Jama, Lindsay Snow et Chris Bruckert.

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